Quand je te regarde
Je ne te vois plus comme avant.
Avant que le temps, la tristesse, les souffrances
ne rident ton visage.
Avant qu'il ne te tasse encore un peu plus
tassée à t'en rapprocher du sol
et plus loin dans le fil de mes pensées...
m'indiquer l'ultime chemin
de celui qui touche la terre pour le ciel...
Je n'ai pas besoin d'attendre ton voyage celeste
pour te traduire mon amour attentif,
fait d'actes d'une seule pièce
dans ce gigantesque théatre qu'est
La VIE.
Que vaudraient des fleurs sur une tombe, en guise de rachat d'une conscience brûlée par le remord ?
C'est ici et maintenant, que cela se passe
Et c'est au pays du présent que je t'Aime.
Dans des rôles inversés et insensés
Je trouve et donne la juste mesure,
pour te protéger sans t'étouffer
te faire grandir même si diminuée
et puis...
Apaiser tes angoisses en taisant les miennes,
guider tes pas dans ce parcours tout de fragilité
Mais...
Accepter avec humilité mes limites.
Je ne peux pas tout pour toi
et parce que je ne peux pas tout porter,
il te faut
supporter ta réalité.
La mienne sera celle de continuer à t' aimer
à adoucir de ma présence tes peurs archaîques
face à l'idée du disparaître...
naître à tes 80 printemps
mourir aux 79 autres
jolie petite maman du mois de mai.
rien ne dure que dans l'instant.
soyons-y présents....
http://presencedamour.over-blog.fr/
Parmi mes meilleurs auxiliaires,
Il est deux verbes originaux.
Avoir et Être étaient deux frères
Que j'ai connus dès le berceau.
Bien qu'opposés de caractère,
On pouvait les croire jumeaux,
Tant leur histoire est singulière.
Mais ces deux frères étaient rivaux.
Ce qu'Avoir aurait voulu être
Être voulait toujours l'avoir.
À ne vouloir ni dieu ni maître,
Le verbe Être s'est fait avoir.
Son frère Avoir était en banque
Et faisait un grand numéro,
Alors qu'Être, toujours en manque
Souffrait beaucoup dans son ego.
Pendant qu'Être apprenait à lire
Et faisait ses humanités,
De son côté sans rien lui dire
Avoir apprenait à compter.
Et il amassait des fortunes
En avoirs, en liquidités,
Pendant qu'Être, un peu dans la lune
S'était laissé déposséder.
Avoir était ostentatoire
Lorsqu'il se montrait généreux,
Être en revanche, et c'est notoire,
Est bien souvent présomptueux.
Avoir voyage en classe Affaires.
Il met tous ses titres à l'abri.
Alors qu'Être est plus débonnaire,
IL ne gardera rien pour lui.
Sa richesse est tout intérieure,
Ce sont les choses de l'esprit..
Le verbe Être est tout en pudeur
Et sa noblesse est à ce prix.
Un jour à force de chimères
Pour parvenir à un accord,
Entre verbes ça peut se faire,
Ils conjuguèrent leurs efforts.
Et pour ne pas perdre la face
Au milieu des mots rassemblés,
Ils se sont répartis les tâches
Pour enfin se réconcilier.
Le verbe Avoir a besoin d'Être
Parce qu'être, c'est exister.
Le verbe Être a besoin d'avoirs
Pour enrichir ses bons côtés.
Et de palabres interminables
En arguties alambiquées,
Nos deux frères inséparables
Ont pu être et avoir été.
Magnifique n'est-il pas ???
Être tenu(e) dans les bras. Être tenu(e) dans la parole. Et puis, suffisamment nourri(e), s'échapper pour explorer le désir.
Aller à la limite de ce qui est convenable.
Revenir.
Explorer à nouveau.
Fréquenter le vertige d'un désir trop éloigné du besoin d'amour, juste pour tirer l'élastique de la santé, juste pour voir jusqu'où ça peut aller.
Tomber malade, divorcer, souffrir, pour oublier qu'il va falloir revenir à être tenu(e) dans les bras et dans la parole.
Refuser ce conventionnel jusqu'à la marge du possible.
Le mépriser jusqu'à l'oubli de l'humain.
Fréquenter l'objet et s'y croire perdu.
Puis un jour de grâce, envisager la parole, ré-envisager le contact, revenir de la préhistoire, revenir de "là où je ne suis pas".
Commencer à voir où les blessures ont touché, où l'enfermement a failli emprisonner.
Se rappeler l'histoire et les histoires, voir la mort et les passions aimées, ces grandes captatrices de destin où s'imposait l'exclusivité mortifère.
Désir sans parole, désir sans la maille de l'amour exprimé, désir qui croyant chercher l'autre sans les outils pour le dire se perdait dans l'éloignement de soi.
Revenir à la communauté dans un impensable revirement.
Trahison de sa propre trahison.
Revenir au simple et au nourrissant : "je ne veux plus être exclu(e) de moi", "je peux dire mon besoin", "je peux dire mon désir", "j'ai besoin de paix".
Changer sans vraiment changer, juste envisager un instant, que l'autre ait pu contenir son exigence d'image idéale, dévorante et monstrueuse instance venue d'un autre âge qui n'entend plus que le besoin est dans un regard proposant du simple et de la liberté d'être.
Et cet autre qui tient dans les bras et dans la parole, sans exiger, permet de revenir. Remaillage de l'amour communautaire.
Cet autre pourrait être je.
Ah ! Pouvoir être tenu(e) pour pouvoir parler !
La rétroaction :
" Elle permet de s'assurer qu'un message est bien compris
et qu'aucune distorsion ne l'a déformée
entre son émission et sa réception.
On parle alors de
communication bidirectionnelle "
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Communiquer c'est Mettre en commun ...
c'est combattre l'enfermement
c'est lutter contre l'isolement
c'est croire en la solidarité
Mettre en commun
n'est pas obligatoirement fusionner
mais...
partager
dialoguer
confronter
confirmer
infirmer
douter
croire
accepter
refuser.
" Penser pour inventer
pour découvrir du nouveau
pour frayer de l'inédit
pour imaginer de l'inouï
pour lancer des idées
insérer des germes "
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entre les pleurs,la pluie
les rires, le soleil
La vie dans ses intransigeances...
continue
bon grès mal grès.
Les douleurs de l'âme
ne trouvent apaisement
que dans la délivrance
de tous ces temps d'errances.
La peine ne cessera de couler dans nos veines
Et la joie sa copine vivra des espérances du réel
" Heureux qui communique ?..."
Ce fait d'être humain est une auberge.
Chaque matin, du nouveau.
Une joie, une déprime, une rancoeur,
ou une prise de conscience momentanée
surviennent tel un visiteur inattendu.
Accueille et reçois-les tous,
même si c'est une troupe de chagrins
qui vident violemment ta maison
de tout son ameublement.
Traite honorablement, pourtant, chacun de tes hôtes.
Il se pourrait qu'ils fassent place à quelque nouvelle joie.
La sombre pensée, la honte, la malice,
ouvre-leur ta porte en riant
et invite-les à entrer.
Sois reconnaissant à tous ceux qui viennent.
Car chacun t'a été envoyé
Comme un guide de l'au delà
Jalaluddin Rumi
(poète persan du XIIIe siècle)