Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 21:28

 

 

5108950236_d5ab5c3998.jpg


 

De la parole et du vent qui tissez des tissus de mots

Au bout de vos dents, ne vous laissez pas attacher

Ne permettez pas qu’on fasse sur vous

Des rêves impossibles

On est en amour avec vous

Tant que vous correspondez au rêve que l’on a fait

sur vous alors le fleuve Amour coule tranquille

Les jours sont heureux sous les marronniers mauves

Mais s’il vous arrive de ne plus être

Ce personnage qui marchait dans le rêve.

Alors soufflent les vents contraires

Le bateau tangue, la voile se déchire

On met les canots à la mer

Les mots d’amour deviennent des mots couteaux

Qu’on vous enfonce dans le coeur

La personne qui hier vous chérissait

Aujourd’hui vous hait.

La personne qui avait une si belle oreille

Pour vous écouter pleurer et rire

Ne peut plus supporter le son de votre voix

Plus rien n’est négociable

On a jeté votre valise par la fenêtre

Il pleut et vous remontez la rue

Dans votre pardessus noir

Est-ce aimer que de vouloir que l’autre

quitte sa propre route et son propre voyage

Est-ce aimer que d’enfermer l’autre

Dans la prison de son propre rêve.

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent

Qui tissez des tissus de mots

Au bout de vos dents

Ne vous laissez pas rêver

Par quelqu’un d’autre que vous-même

Chacun a son chemin

Qu’il est seul parfois à comprendre

Femmes et hommes de la texture,

de la parole et du vent

Si nous pouvions être d’abord toutes et tous

Et avant tout et premièrement

Des amants de la Vie

Alors nous ne serions plus ces éternels

questionneurs, ces éternels mendiants

Qui perdent tant d’énergie et tant de temps

A attendre des autres, des signes

Des baisers, de la reconnaissance

Si nous étions avant tout et premièrement

Des amants de la Vie

Tout nous serait cadeau

Nous ne serions jamais déçus

On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même

Moi seul connais le chemin qui conduit

Au bout de mon chemin

Chacun est dans sa vie et dans sa peau

A chacun sa texture, son tissage et ses mots.

 

Julos Beaucarne

 

Partager cet article
Repost0

commentaires